Les vaccins stimulent le système immunitaire de l’animal à produire des anticorps. Les anticorps (ou immunoglobulines) sont des protéines créées par les cellules du sang. Des anticorps peuvent également être créés dans divers tissus lymphoïdes qui peuvent être trouvés dans l’intestin ou les voies respiratoires supérieures. Ces protéines spécifiques aident à détruire divers organismes infectieux qui peuvent causer des maladies. Les bovins produisent également des anticorps lorsqu’ils sont naturellement exposés à des organismes infectieux. Les vaccins sont certainement une composante essentielle de nos programmes modernes de santé animale, mais il est important de se rappeler qu’ils offrent rarement une protection absolue et que d’autres composantes de la gestion, telles que la biosécurité, la nutrition et la gestion de l’environnement, jouent également un rôle important dans la protection du cheptel contre les maladies infectieuses.
Points importants |
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Les vaccins entraînent le système immunitaire de l’animal à reconnaître les virus, bactéries et parasites pathogènes (agents pathogènes infectieux) afin qu’il puisse réagir rapidement lorsque l’animal est exposé à la véritable maladie. Les vaccins doivent être administrés avant l’exposition à la maladie afin que le système immunitaire ait le temps de développer ces mécanismes de protection |
Les vaccins doivent être distingués des autres médicaments thérapeutiques tels que les antimicrobiens. Les vaccins sont principalement utilisés pour prévenir l’apparition d’une maladie spécifique en créant une immunité. Les antimicrobiens et la plupart des autres médicaments thérapeutiques sont utilisés pour traiter ou contrôler une maladie spécifique en utilisant des moyens chimiques plutôt que le système immunitaire de l’animal |
Les vaccins peuvent être divisés en catégories selon qu’ils soient inactivés ou vivants atténués et selon leur voie d’administration (injectable ou intranasale) |
Le système immunitaire est extrêmement complexe, mais il comporte deux composantes de base: l’immunité humorale (qui concerne les anticorps) et l’immunité à médiation cellulaire (qui est associée à d’autres mécanismes de protection cellulaire). Les vaccins peuvent stimuler ces deux types d’immunité |
Les vaccins sont un élément clé de nos programmes de santé des troupeaux, mais ils offrent rarement une protection parfaite. Leur efficacité peut être réduite en raison d’une alimentation inadéquate, d’une mauvaise biosécurité et d’une mauvaise gestion de l’environnement |
Lisez l’étiquette de tout vaccin que vous vous apprêtez à administrer à vos bovins. La dose, le temps de retrait, la date de péremption, le moment de l’administration, la voie d’administration et les informations relatives à la sécurité y figurent tous. C’est important pour tous les vaccins, mais plus particulièrement pour certains vaccins vivants atténués qui peuvent provoquer un avortement s’ils sont administrés de manière inappropriée |
Collaborez avec votre vétérinaire pour élaborer un protocole de vaccination adapté à votre troupeau. Des questions telles que l’exposition à d’autres troupeaux et les différences géographiques en matière de risque de maladie rendent chaque troupeau quelque peu unique. Les vaccins qui protègent contre la rhinotrachéite infectieuse bovine, la diarrhée virale bovine et les maladies clostridiennes doivent absolument faire partie du protocole de vaccination de chaque troupeau. Toutefois, le moment de l’administration et les autres vaccins à utiliser dépendront fortement de la gestion de chaque troupeau et des risques de maladie |
Immunologie 101: Définitions
Antigène: Toute substance capable d’induire une réponse immunitaire, comme les virus, les bactéries, les toxines et les parasites.
Anticorps (Immunoglobulines): Protéine produite à la suite de l’introduction d’un antigène dans un animal. Les anticorps sont créés dans certaines cellules sanguines et dans le tissu lymphoïde associé aux voies respiratoires supérieures et au tractus intestinal. Les anticorps réagissent spécifiquement à un antigène particulier ou à un antigène qui lui est étroitement associé.
Immunité passive: Anticorps transmis de la vache au veau par le colostrum. Ces anticorps fournissent une protection immunitaire au veau jusqu’à ce qu’il soit capable de créer ses propres anticorps.
Immunité active: Lorsqu’un animal produit activement ses propres anticorps après avoir été exposé à un antigène. Cela peut se produire lors d’une infection naturelle ou lorsque nous vaccinons les animaux.
Immunité muqueuse: Immunité associée aux tissus lymphoïdes des muqueuses, tels que le tractus intestinal, les amygdales et les voies respiratoires supérieures. Les anticorps présents sur les surfaces des muqueuses sont créés et peuvent contribuer à neutraliser un agent pathogène avant qu’il ne s’implante. Les vaccins intranasaux peuvent être plus efficaces pour créer une immunité au niveau des muqueuses.
Immunité systémique: La plupart des vaccins injectables se concentrent sur la création d’une immunité systémique où les anticorps sont créés dans le sang et le liquide extracellulaire. Lorsqu’un agent pathogène pénètre dans la circulation sanguine, les anticorps peuvent potentiellement le neutraliser.
Pathogène: Agent pathogène tel qu’une bactérie, un virus ou un parasite.
Animal non-immunisé: Un animal qui n’a jamais été exposé (par infection naturelle ou vaccination) à une certaine bactérie ou à un certain virus et qui n’a donc pas d’immunité.
Le système immunitaire
Lorsque les bovins sont exposés à des agents pathogènes infectieux, le système immunitaire est stimulé pour répondre à ces infections. Il faut du temps pour que cette machinerie complexe réagisse à un agent pathogène lors d’une première exposition à l’antigène (par le biais d’une vaccination ou d’une infection naturelle). Par conséquent, les anticorps ne sont pas créés à temps pour empêcher la maladie de survenir lors de l’exposition initiale. Cependant, le système immunitaire est capable « d’apprendre » et de développer une réponse spécifique à un pathogène (un agent pathogène) tel qu’une bactérie, un virus ou un parasite particulier. Ceci est important car lorsqu’un animal est exposé une seconde fois à la maladie, le système immunitaire possède des cellules mémoires qui sont programmées pour répondre aux antigènes qu’elles ont déjà rencontrés. Le système immunitaire peut alors réagir beaucoup plus rapidement en créant des anticorps, car il dispose déjà des composants nécessaires à la création des anticorps requis. Cela permet à l’organisme de « rejeter » l’infection, souvent sans aucun signe.
Les vaccins utilisent un antigène modifié qui ne provoque pas de maladie, mais qui fait croire au système immunitaire qu’il a été envahi par la bactérie ou le virus infectieux. Le système immunitaire crée alors des anticorps ainsi que des cellules mémoires qui peuvent subsister pendant des mois. Si l’animal est exposé à un agent pathogène infectieux, son système immunitaire peut réagir rapidement et prévenir une infection.
DEUX COMPOSANTES MAJEURES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
Immunité humorale
L’immunité humorale est la partie du système immunitaire qui entraîne la production d’anticorps.
- Un anticorps est une petite protéine en forme de “Y” produite par les cellules immunitaires dans le sang ou sur les surfaces muqueuses. On les appelle également immunoglobulines.
- La forme de l’extrémité du “Y” permet aux anticorps d’interagir avec des protéines et des sucres spécifiques et de s’y lier. C’est un peu comme le mécanisme d’une serrure et d’une clé.
- Il faut un anticorps spécifique pour se lier à une protéine spécifique d’une bactérie, d’un virus ou d’un parasite.
- Lorsqu’un anticorps est reconnu comme étant utile pour lutter contre une infection, l’organisme augmente immédiatement la production de ce type d’anticorps.
- Les anticorps sont fabriqués par les lymphocytes B, un type de globules blancs.
- Chaque lymphocyte B produit une forme d’anticorps différente.
Comment fonctionnent les anticorps?
- Les anticorps se lient aux protéines d’attachement (antigènes) des bactéries ou des virus et les empêchent de s’attacher aux cellules du corps (par exemple, les vaccins contre la diarrhée du veau due à E. coli – l’E. coli responsable de la diarrhée du veau se lie à la paroi de l’intestin à l’aide d’une protéine antigène appelée K99). Les anticorps dirigés contre cette protéine antigène K99 empêchent l’E. coli de s’attacher et celui-ci est balayé par l’intestin, incapable de se coloniser ou de provoquer une maladie.
- Lorsque les anticorps se lient à un antigène étranger, ils peuvent signaler le début d’autres défenses cellulaires ciblant directement l’envahisseur, détruisant les bactéries.
- Les anticorps liés peuvent également aider à cibler les cellules du système immunitaire pour qu’elles phagocytent (mangent) l’envahisseur.
- De nombreuses bactéries provoquent des maladies en libérant des toxines protéiques. Les anticorps peuvent se lier à ces toxines et les inactiver, ce qui prévient la maladie (p.ex., le vaccin à 8 souches contient huit toxines clostridiennes inactivées).
Immunité à médiation cellulaire
L’immunité humorale et les anticorps ne sont qu’un aspect du système immunitaire qui protège contre les maladies. L’immunité à médiation cellulaire implique l’activation de globules blancs spécifiques capables de détruire certaines cellules du corps où peuvent se cacher des virus ou des bactéries. L’immunité à médiation cellulaire peut également stimuler les cellules du système immunitaire pour qu’elles libèrent des protéines appelées cytokines, qui peuvent signaler à d’autres cellules de déclencher une réponse inflammatoire. Cela peut être encore plus important que les anticorps contre certaines bactéries et certains virus qui ont tendance à se cacher dans les cellules du corps de l’hôte. L’immunité à médiation cellulaire est beaucoup plus complexe et difficile à comprendre, mais elle n’implique pas la production d’anticorps. Les vaccins peuvent contribuer à stimuler l’immunité à médiation cellulaire ainsi que l’immunité humorale.
Types de vaccin
Les vaccins peuvent être divisés en deux catégories principales: les vaccins vivants atténués ou inactivés.
Vaccins vivants atténués (VVA)
Ces vaccins contiennent des organismes bactériens ou viraux vivants. L’organisme infectieux a été « modifié » en cultivant le virus dans des cellules hôtes anormales ou en cultivant une bactérie sur un support anormal. En répétant ce cycle à plusieurs reprises, le virus ou la bactérie commence à perdre certains des facteurs susceptibles de provoquer la maladie et la bactérie ou le virus vivant nouvellement modifié peut désormais stimuler l’immunité sans provoquer de maladie. Ces vaccins sont souvent produits dans deux flacons distincts, une solution stérile ou un diluant et une poudre qui sont mélangés juste avant d’être utilisés. Les vaccins issus du génie génétique constituent une modification plus récente du VVA : l’agent pathogène est génétiquement modifié, généralement par le biais d’une mutation ou d’une altération génétique. La plupart des VVA ne sont disponibles que par l’intermédiaire des vétérinaires afin de s’assurer que les producteurs reçoivent des instructions appropriées sur leur utilisation.
Avantages des vaccins vivants atténués:
- Une petite dose suffit, car l’organisme vivant se reproduit à l’intérieur de l’animal.
- Peut ne pas nécessiter de seconde vaccination (rappel).
- Peut créer une réponse immunitaire légèrement plus rapide.
- La vaccination avec le VVA tend à créer une réponse immunitaire plus forte et plus durable.
- Le temps de retrait pour la viande tend à être plus court.
- Tendance à mieux stimuler l’immunité à médiation cellulaire également.
Inconvénients des vaccins vivants atténués:
- Nécessitent un entreposage très minutieux pour éviter de tuer l’organisme vivant (réfrigération).
- Exigent un mélange à la ferme.
- Nécessitent une manipulation soigneuse et des seringues propres pour éviter de tuer l’organisme vivant.
- Doivent être utilisés immédiatement après le mixage et ne peuvent pas être conservés dans un flacon partiellement utilisé.
- Peuvent provoquer des avortements s’ils sont administrés à des animaux non immunisés en gestation.
Vaccins inactivés
Les vaccins inactivés consistent généralement à isoler une souche de bactérie ou de virus provenant d’un foyer de maladie, à cultiver l’agent pathogène, puis à l’inactiver par des moyens chimiques ou physiques (par exemple en ajoutant un produit chimique tel que le formol ou en utilisant la lumière ultraviolette). Cet organisme inactivé peut ensuite être injecté sans provoquer de maladie, mais les diverses protéines de la bactérie ou du virus qui provoquent une réponse immunitaire sont toujours présentes. Les vaccins à anatoxine sont une variante des vaccins inactivés. Certaines bactéries, telles que les organismes clostridiens responsables du charbon bactérien, du tétanos, de la piroplasmose bovine et d’autres maladies, causent la plupart de leurs ravages en libérant des toxines. Ces toxines peuvent être produites en laboratoire, puis inactivées par des moyens chimiques. Les vaccins contre les clostridioses (vaccins à 7 ou 8 souches) qui sont couramment utilisés dans l’industrie bovine sont le principal exemple d’un vaccin à base d’anatoxines.
Avantages des vaccins inactivés et des toxoïdes:
- Aucune possibilité de propagation de l’organisme vaccinal entre les animaux
- Sans danger pour les animaux en gestation – risque minimal d’avortement
- Aucun mélange à la ferme requis
- Peuvent être conservés (au réfrigérateur) et réutilisés avec des flacons partiellement utilisés si des techniques stériles sont utilisées.
Inconvénients des vaccins inactivés:
- Nécessitent beaucoup plus d’antigène car l’organisme ne peut pas se répliquer à l’intérieur de l’hôte.
- Deux doses sont généralement nécessaires pour obtenir une réponse immunitaire adéquate, car l’antigène du vaccin ne se multiplie pas à l’intérieur de l’animal vacciné, comme c’est le cas avec le VVA.
- L’immunité à médiation cellulaire n’est généralement pas stimulée de manière aussi efficace.
Voies d’administration
Tout comme les vaccins peuvent être divisés en catégories selon qu’il s’agit de vaccins vivants atténués ou de vaccins inactivés, ils peuvent également être divisés en catégories selon leur voie d’administration.
Vaccins injectables
Initialement, la plupart de nos vaccins étaient administrés par injection sous-cutanée (sous la peau) ou intramusculaire. Ces types de vaccins sont généralement plus efficaces pour stimuler l’immunité systémique, bien qu’ils puissent également créer un certain niveau d’immunité au niveau des muqueuses.
Vaccins intranasaux
Ces vaccins sont davantage destinés à stimuler l’immunité des muqueuses, bien qu’une certaine immunité systémique puisse également être créée. Ces vaccins interagissent avec le tissu lymphoïde des voies respiratoires supérieures pour créer des anticorps à la surface qui peuvent alors potentiellement inactiver le pathogène avant qu’il ne pénètre dans l’animal. Bien que nous n’ayons pas beaucoup de vaccins oraux dans l’industrie bovine, ceux-ci entrent également dans cette catégorie car ils ont tendance à stimuler l’immunité locale des muqueuses dans l’intestin.
Pourquoi les vaccins n’offrent-ils pas toujours une protection?
On demande souvent aux vétérinaires d’enquêter sur les échecs de vaccination apparents dans lesquels les animaux vaccinés ne semblent pas être suffisamment protégés par le vaccin administré. Bien que très peu de vaccins puissent garantir une protection à 100%, de nombreux cas d’échec du vaccin sont causés par l’une des raisons suivantes:
1. L’animal était déjà en phase d’incubation de la maladie lorsque le vaccin a été administré. Le délai de production d’anticorps par le système immunitaire est d’une à deux semaines après l’administration du vaccin. Si l’animal est exposé au virus ou à la bactérie avant l’administration du vaccin ou même peu après, le vaccin peut sembler inefficace. Cependant, c’est simplement parce que l’animal était déjà en phase d’incubation de la maladie avant que le système immunitaire ne puisse répondre au vaccin.
2. Le vaccin a été mal administré. Lisez l’étiquette et suivez les instructions! Consultez votre vétérinaire si vous avez des questions. De nombreux vaccins peuvent être administrés par voie sous-cutanée (sous la peau), mais certains ne peuvent être administrés que par voie intramusculaire. Certains vaccins ne peuvent être administrés que par voie intranasale. Une administration incorrecte ou des doses insuffisantes peuvent ne pas stimuler une réponse immunitaire adéquate. Vérifiez vos seringues automatiques pour vous assurer qu’elles fonctionnent correctement et qu’elles administrent la bonne dose de vaccin.
3. Le vaccin n’a pas été renforcé correctement. Comme indiqué ci-dessus, il est très important de suivre les instructions figurant sur l’étiquette de tous les vaccins. De nombreux vaccins inactivés et certains vaccins vivants atténués nécessitent l’administration d’un vaccin de rappel à un moment donné après la vaccination initiale. La réponse initiale à l’un de ces vaccins est souvent de courte durée et n’est pas particulièrement forte. Après la deuxième vaccination ou la vaccination de rappel, on observe une réponse immunitaire beaucoup plus forte et de plus longue durée, principalement parce que les cellules mémoires du système immunitaire peuvent maintenant répondre beaucoup plus rapidement. C’est ce que l’on appelle la réponse secondaire ou anamnestique.
4. Le vaccin a été administré à un moment non opportun. Pour de nombreux vaccins, il est important de faire correspondre la réponse immunitaire de l’animal à la période où le risque de maladie est le plus élevé. Les vaccins ne confèrent pas une protection immédiate à l’animal. Il faut généralement plusieurs semaines pour que les niveaux d’anticorps atteignent leur maximum après l’administration d’un vaccin. Ce délai peut être raccourci si l’animal a déjà été vacciné, car son système immunitaire aura une réponse secondaire ou anamnestique plus rapide que la réponse immunitaire initiale.
La plupart des cas de maladies respiratoires chez les veaux de boucherie sevrés surviennent pendant la période à haut risque après le sevrage et le transport vers le parc d’engraissement, la maladie étant souvent observée peu de temps après l’arrivée au parc. Les veaux qui sont vaccinés avant cette période de risque et qui ont eu suffisamment de temps pour développer leur immunité seront généralement mieux immunisés pendant la période à haut risque que les veaux qui sont vaccinés à leur arrivée dans le parc d’engraissement.
Dans de nombreux cas, le choix du moment de la vaccination est motivé par la volonté de produire le plus grand nombre d’anticorps pendant la période où le risque est le plus élevé. Les vaccins contre la diarrhée sont administrés aux vaches en fin de gestation afin d’obtenir les niveaux les plus élevés d’anticorps dans le colostrum disponible pour le veau nouveau-né. Les vaccins viraux contenant le virus de la diarrhée virale bovine (DVB) doivent être administrés à la vache avant la reproduction afin que les niveaux les plus élevés d’anticorps circulant dans le système de la vache protègent le fœtus au début de la gestation.
5. Le vaccin n’a pas été entreposé correctement. La plupart des vaccins doivent être conservés à des températures fraîches. La congélation ou les températures élevées peuvent inactiver de nombreux vaccins. Ne mélangez que la quantité de vaccin nécessaire pour une heure ou moins et jetez les restes de vaccins vivants atténués. Une glacière isolée permet de maintenir la bonne température. Assurez-vous que le réfrigérateur dans lequel vous conservez les vaccins fonctionne correctement et qu’il maintient les vaccins à la bonne température de conservation.
6. L’interférence des anticorps maternels peut potentiellement limiter l’efficacité d’un vaccin chez un très jeune veau. Les veaux qui reçoivent un colostrum adéquat ont dans leur sang des anticorps provenant de leur mère. De nombreuses études ont montré que les jeunes veaux bénéficiant d’une bonne immunité maternelle n’augmentent pas beaucoup leur taux d’anticorps après avoir été vaccinés avec des vaccins injectables. La voie d’administration peut également faire une différence, car les anticorps maternels peuvent ne pas causer autant d’interférence avec les vaccins intranasaux qu’avec les vaccins injectables. Toutefois, il semblerait que, quelle que soit la voie d’administration, la vaccination des jeunes veaux stimule toujours l’immunité à médiation cellulaire et qu’il puisse y avoir des réponses supplémentaires lors des rappels de vaccin en raison des réponses des cellules mémoires. Il est désormais clair que l’interférence des anticorps maternels avec la vaccination du jeune veau n’est pas absolue et dépend d’un certain nombre de facteurs.
7. Les facteurs de stress tels qu’une mauvaise alimentation, la castration, l’écornage, le sevrage et le transport peuvent diminuer la réponse du système immunitaire sous l’effet d’hormones de stress telles que les corticostéroïdes. Les veaux nouveau-nés ont des niveaux élevés de corticostéroïdes provenant du processus de vêlage pendant la première semaine de leur vie, ce qui peut limiter leur réponse immunitaire pendant cette période. Dans la mesure du possible, les vaccins ne devraient pas être administrés pendant les périodes de stress élevé.
8. Une forte pression infectieuse associée au stress peut submerger l’immunité créée par les vaccins. Les vaccins offrent rarement une protection parfaite et, par conséquent, de mauvaises pratiques de gestion telles que le surpeuplement, un logement inadéquat ou des conditions environnementales défavorables, ainsi que des pratiques de biosécurité inefficaces, peuvent créer un défi pathogène qui peut submerger le système immunitaire, même si le vaccin a fourni une certaine immunité.
Quelques points importants à retenir lors de l’utilisation des vaccins
1. Lisez l’étiquette! La dose, le temps de retrait, la date de péremption, le moment et la voie d’administration et les informations relatives à la sécurité y figurent tous.
2. Ne pas mélanger les vaccins ! Le fait de mélanger plusieurs vaccins dans une même seringue peut inactiver les deux vaccins. Les vaccinations multiples doivent être espacées et effectuées dans des endroits différents. Suivez les instructions figurant sur l’étiquette.
3. Mélangez juste la quantité de vaccin nécessaire pour une heure ou moins. Conservez le vaccin à l’abri de la chaleur ou du froid extrêmes.
4. Éliminez l’air de votre seringue automatique. L’air emprisonné peut affecter considérablement la quantité de vaccin que vous administrez réellement.
5. Gardez votre équipement propre. N’utilisez que de l’eau chaude pour nettoyer les seringues automatiques. Les désinfectants peuvent laisser des résidus qui détruisent les vaccins vivants atténués.
6. Utilisez une aiguille de taille appropriée. Pour les bovins, il s’agit généralement d’une aiguille de calibre 16, d’une longueur de ½” à ¾” pour les injections sous-cutanées et de 1″ à 1 ½” pour les injections intramusculaires.
7. Changez fréquemment d’aiguille (au moins tous les 10 à 25 animaux) et faites toutes les injections intramusculaires dans la région du cou. Ne contaminez pas votre flacon de vaccin en utilisant une aiguille sale usagée lorsque vous chargez votre seringue. Seules des aiguilles stériles doivent être utilisées dans le flacon de vaccin.
8. Tenez des registres détaillés. Gardez une trace des vaccins que vous utilisez, y compris les numéros de série et de lot.
Vaccins vivants atténués chez les animaux reproducteurs et les vaches gestantes
Les vaccins vivants atténués (VVA) sont connus pour être très efficaces contre des maladies telles que la rhinotrachéite infectieuse bovine (RIB) et la diarrhée virale bovine (DVB), et ils offrent l’une des meilleures immunités contre ces maladies. En fait, les VVA administrés avant l’accouplement des vaches offrent souvent la meilleure protection du fœtus contre des maladies telles que la DVB (recherchez la mention « PF » dans le nom du vaccin, qui indique des allégations de protection du fœtus). Cependant, la VVA comporte certains risques inhérents. Les docteurs Daniel Givens et Benjamin Newcomer ont abordé ces risques dans un document récent présenté lors de la conférence de l’American Association of Bovine Practitioner en septembre 2017. Les trois risques majeurs qu’ils ont abordés dans ce document comprenaient les trois circonstances suivantes.
- L’administration d’un vaccin vivant à des veaux allaitant des vaches gestantes qui n’ont pas été vaccinées auparavant constitue l’un des risques. Vous lirez souvent dans le mode d’emploi de l’étiquette du VVA un avertissement tel que « Ne pas utiliser chez les veaux allaités par des vaches gestantes, à moins que leurs mères n’aient été vaccinées au cours des 12 derniers mois. » Le risque est que le VVA se multiplie chez les veaux après la vaccination et qu’il soit transféré aux mères et aux génisses non vaccinées, ce qui pourrait provoquer un avortement. Plusieurs études ont été menées sur ce scénario improbable et les résultats sont mitigés. Dans certaines études, il n’y avait aucune preuve de transmission à partir des veaux vaccinés, tandis que dans d’autres, il y avait une transmission potentielle. Ce scénario semble très peu risqué et il est facile de l’éviter en veillant à ce que les vaches et les génisses soient bien vaccinées.
- Le deuxième risque est de provoquer une infertilité en administrant un VVA trop près de la saison de reproduction. De nombreuses étiquettes indiquent qu’ils doivent être administrés au moins 30 jours avant la reproduction. Le composant RIB du VVA est susceptible de provoquer une inflammation des ovaires et d’affecter le cycle œstral suivant s’il est administré trop près du début de la saison de reproduction. Les études décrites par les docteurs Givens et Newcomer suggèrent qu’il s’agit probablement d’un risque pour les animaux qui sont vaccinés pour la première fois. Par conséquent, lorsque vous vaccinez des génisses de remplacement ou d’autres animaux qui n’ont pas été vaccinés auparavant, vous devez respecter la règle des 30 jours et les vacciner au moins 30 jours avant le début de la saison de reproduction. De nombreuses études n’ont montré aucun impact d’un VVA administré à l’approche de la période de reproduction chez des animaux déjà vaccinés, mais il s’agit probablement d’un risque à connaître et à éviter dans la mesure du possible.
- Le dernier risque, et peut-être le plus important, est que certains VVA peuvent potentiellement provoquer un avortement s’ils sont administrés à des vaches gestantes. Ce risque est probablement beaucoup plus important chez les animaux qui n’ont pas été vaccinés auparavant, mais il s’agit tout de même d’un risque important à prendre en compte. Certains VVA disponibles comportent des allégations sur l’étiquette qui autorisent la vaccination des vaches gestantes, « à condition qu’elles aient été vaccinées, conformément aux instructions de l’étiquette, avec ce même produit au cours des 12 derniers mois. » Il est extrêmement important que ces instructions soient suivies à la lettre si des VVA sont administrées à des vaches gestantes. Notez la formulation des instructions qui incluent « avec ce même produit » ; il est extrêmement important que le vaccin identique du même fabricant ait été administré de manière appropriée au cours des 12 derniers mois.
Lorsqu’ils sont utilisés conformément à l’étiquette et aux instructions du vétérinaire, les vaccins que nous utilisons contre les virus RIB et BVD offrent une protection sûre et très efficace contre l’avortement. Travaillez en étroite collaboration avec votre vétérinaire pour décider du protocole de vaccination le plus efficace pour la gestion de votre troupeau. Entreposez et manipulez vos vaccins de façon appropriée et suivez le mode d’emploi indiqué sur l’étiquette. Ces risques sont facilement maîtrisés et ne sont plus un problème si vos vaccins sont utilisés conformément aux directives de l’étiquette.
Réactions aux vaccins
Bien que les réactions aux vaccins soient rares, elles existent et peuvent aller de gonflements et de bosses localisés mineurs à une réaction anaphylactique majeure. En règle générale, les réactions indésirables graves ne concernent qu’un animal sur 10 000. Toutefois, les réactions peuvent être plus fréquentes avec les vaccins contenant des niveaux élevés d’endotoxine, tels que les vaccins contre E. coli et les vaccins contre la conjonctivite, ou avec certains vaccins inactivés contenant des adjuvants à base d’huile. Certaines races et lignées génétiques peuvent être plus sensibles aux réactions vaccinales et, par conséquent, certains producteurs peuvent être plus susceptibles de voir un animal présenter une réaction. Les symptômes d’une réaction anaphylactique peuvent survenir dans les minutes qui suivent la vaccination et peuvent se traduire par des tremblements, une transpiration excessive, de la faiblesse, une démarche chancelante, une respiration rapide et un effondrement de l’animal. Les bovins doivent être gardés sous surveillance pendant 30 minutes après la vaccination et de l’épinéphrine (Épichlor) peut être administrée, de préférence par injection IV, aux animaux qui présentent des réactions anaphylactiques sévères.
Protocoles de vaccination
Il existe une grande variété de vaccins disponibles pour les bovins de boucherie et le protocole pour votre troupeau dépendra fortement de votre système de gestion, d’autres facteurs de biosécurité, ainsi que de certaines différences géographiques dans l’occurrence de la maladie. La conception d’un programme de vaccination dépendra à la fois de la compréhension du système immunitaire, mais aussi de l’histoire et de la gestion de votre troupeau.
Certains des éléments de base de ces programmes de vaccination comprendront certainement des vaccins contre la rhinotrachéite infectieuse bovine (RIB), le virus de la diarrhée virale bovine (DVB) ainsi que des vaccins contre les maladies clostridiales. Toutefois, le moment de l’administration, le type de vaccin utilisé et les autres vaccins nécessaires pour vos animaux varient d’une ferme à l’autre et d’une région à l’autre. Votre vétérinaire peut créer un protocole de vaccination personnalisé pour votre troupeau. La conception d’un programme de vaccination qui procure une immunité appropriée contre les bons agents pathogènes au moment opportun chez les bons animaux est un élément essentiel et primordial de tout programme de santé du troupeau.
La vaccination est un outil de prévention des maladies qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années. Comme il est pratiquement impossible de garder nos troupeaux confinés et non exposés à certaines maladies, les vaccins constituent un élément très important de nos programmes de biosécurité. Bon nombre des maladies contre lesquelles nous vaccinons les bovins peuvent entraîner des conséquences économiques dévastatrices en termes de coûts de traitement, de mortalité et surtout de pertes de reproduction. La principale motivation rapportée par les producteurs de bœuf pour utiliser des vaccins est de prévenir une catastrophe, même s’ils n’ont pas eu de problème dans le passé. L’outil Cost Benefit of Using Vaccines (Coût-avantage de l’utilisation des vaccins) du BCRC permet aux producteurs d’évaluer les avantages économiques potentiels de l’utilisation de vaccins contre la DVB dans leur troupeau en évaluant les pertes de reproduction potentielles causées par les avortements.
Il semble que la majorité des producteurs de boeuf effectuent un travail raisonnable de vaccination de leurs bovins, mais il y a toujours place à l’amélioration. Une étude récente publiée sur les troupeaux de vaches et de veaux de l’Ouest canadien par l’entremise du Réseau canadien de surveillance vache-veau a évalué l’utilisation du vaccin dans 93 troupeaux de vaches et de veaux en 2017.
- Les vaccins clostridiens (combinés) n’ont été renforcés que chez les vaches dans 45 % des troupeaux au cours de l’année précédente, bien que 97 % des troupeaux aient vacciné leurs veaux avant le sevrage.
- En général, les taureaux étaient le groupe le moins fréquemment vacciné dans le troupeau. Il s’agit d’un domaine dans lequel nous pourrions certainement nous améliorer, car les taureaux ont également besoin de vaccins.
- Bien que les vaccins viraux chez les bovins reproducteurs, tels que pour la DVB et la RIB, aient été les vaccins les plus fréquemment utilisés chez les vaches (91 %) et les taureaux (55 %), leur fréquence d’utilisation pourrait encore être améliorée, surtout compte tenu de leur coût relativement faible et de l’ampleur des risques chez les troupeaux non vaccinés. En outre, d’autres études sur l’utilisation des vaccins, menées auprès de différents propriétaires, ont signalé une consommation encore plus faible de ces vaccins.
- Seuls 16 % des vaches et 12 % des taureaux ont été vaccinés au moins une fois contre le Campylobacter fetus (vaccin vibrio). L’utilisation de vaccins bactériens qui protègent contre les troubles de la reproduction chez les taureaux n’a pas beaucoup augmenté au fil des ans, malgré les risques associés aux dangers naturels tels que les taureaux qui sautent les clôtures et introduisent l’infection dans un troupeau.
Infographies et lignes directrices sur la vaccination
- Infographie des maladies
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- Lignes directrices sur les vaccins
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Liste de base des vaccins
Directives de base en matière de vaccination
Lignes directrices sur les vaccins fondées sur les risques
Campy Lepto Vaccination Guidelines
Diarrhea Vaccine Guidelines
MH PM Vaccination Guidelines
Tetanus Vaccination Guidelines
Tableau biologique des bovins de boucherie
Arbre de décision concernant la diarrhée du veau de boucherie
- Références
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Givens, M.D. and B.W. Newcomer. 2017. Does modified-live viral vaccine administration to heifers or cows lack substantial risk? AABP Annual Conference Proceedings, 2017: 43-48.
Remerciements
Merci au Dr John Campbell, professeur et chercheur au Département des sciences cliniques des grands animaux du Western College of Veterinary Medicine de l’Université de la Saskatchewan, d’avoir consacré son temps et son expertise à l’élaboration de cette page.
Revue d’expert
Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en août 2020.
Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en Août 2020.