Mieux Comprendre l’Immunité des Veaux

CONTEXTE

Bien que le sens général du concept de l’immunité ait été compris depuis longtemps, il y a encore beaucoup d’inconnus dans le domaine de l’immunité innée. L’immunité innée se veut la première réponse du système immunitaire à des substances étrangères potentiellement nocives, incluant les bactéries et les virus. La recherche évolue sur la manière dont les cellules sont entraînées à devenir immunisées ou plus réactives contre certains agents pathogènes. Certaines études ont misé sur les agents pathogènes respiratoires, mais peu ont étudié l’entraînement des cellules immunitaires dans les intestins. Mieux comprendre l’immunité innée dans les intestins pourrait donner une meilleure chance au bétail pour lutter contre les maladies en améliorant les réponses immunitaires des vaccins commerciaux, ce qui pourrait réduire le nombre d’animaux malades et la surutilisation d’antibiotiques et d’autres traitements dispendieux.

Dans des études antérieures, ce groupe avait montré que le traitement des bovins avec un vaccin injectable contre la maladie de Johne augmentait les cellules immunitaires innées dans l’intestin. Ceci suggère que l’activation du système immunitaire innée par la vaccination pourrait potentiellement réduire l’infection à cet endroit. Cette étude vise à déterminer si l’activation de ce système chez de jeunes veaux augmentera leur immunité contre certaines maladies infectieuses à un moment de la vie du veau où les vaccins seraient probablement inefficaces en raison de l’immunité maternelle. Ceci pourrait être un outil précieux pour les éleveurs-naisseurs comme un moyen pour améliorer la prévention de maladies comme la maladie de Johne qui infecte les jeunes veaux.

OBJECTIFS

• Déterminer si un vaccin injectable de Mycobacterium paratuberculosis (Silirium^MD) ou une préparation commerciale d’un matériau de la paroi cellulaire mycobactérienne (Immunocidin^MD) peut entraîner l’immunité innée chez les veaux nouveau-nés pour améliorer la réponse immunitaire.
• Déterminer si les cellules immunitaires innées entraînées à l’aide de Silirum^MD ou Immunocidin^MD peuvent occuper l’intestin grêle du ruminant et avoir une réponse améliorée aux agents pathogènes microbiens.

CE QU’ILS ONT FAIT 

Les veaux âgés de huit à treize jours ont reçu un placebo, un vaccin Silirum^MD ou Immunocidin^MD. À deux et quatre semaines après la vaccination, les globules blancs ont été recueillis et stimulés à nouveau in vitro avec divers agents pathogènes pour déterminer si les veaux traités avec Silirum^MD et Immunocidin^MD avaient une meilleure réponse immunitaire comparativement aux veaux ayant reçu un placebo.

Les veaux ont ensuite été euthanasiés quatre semaines après la vaccination pour recueillir les tissus intestinaux afin d’isoler les cellules immunitaires intestinales. Ces cellules immunitaires intestinales ont été incubées in vitro avec divers agents pathogènes pour comparer si les cellules isolées des veaux traités avec Silirum^MD et Immunocidin^MD avaient une meilleure réponse immunitaire comparativement aux veaux ayant reçu un placebo.

CE QU’ILS ONT APPRIS

À deux et quatre semaines après la vaccination, il n’y avait pas de réponse immunitaire améliorée entre les veaux traités avec Silirum^MD et Immunocidin^MD comparativement aux veaux ayant reçu un placebo. Cependant, certains veaux traités avec le vaccin Immunocidin^MD avaient une plus grande réponse aux stimuli microbiens dans les globules blancs comparativement aux veaux ayant reçu un placebo. Lorsque les cellules immunitaires intestinales ont été examinées, l’équipe a trouvé que les veaux ayant reçu le vaccin Silirum^MD avaient des réponses immunitaires altérées dans leurs cellules intestinales, mais plutôt que d’avoir une réponse immunitaire accrue, les veaux avaient des réponses immunitaires réduites dans leurs intestins.

Malgré le fait que les produits Silirum^MD et Immunocidin^MD sont dérivés de la même famille de mycobactéries, ils ont des effets différents sur la réponse immunitaire des globules blancs et des cellules immunitaires intestinales des jeunes veaux. Par conséquent, la sélection de la bonne espèce d’un agent pathogène est essentielle pour obtenir un activateur efficace des cellules immunitaires innées dans le sang et les intestins afin d’avoir une réponse améliorée à une maladie spécifique. Cette recherche valide également le fait que l’utilisation d’un vaccin injectable est une voie d’administration réalisable et accessible pour des vaccins ou des substances afin de modifier l’immunité intestinale.

CE QUE CELA SIGNIFIE

L’injection de produits dérivés de Mycobacterium a le potentiel d’altérer le système immunitaire intestinal chez les jeunes veaux. Cette réponse immunitaire intestinale peut être adaptée pour répondre à un large spectre d’agents pathogènes. Cependant, d’autres études doivent être réalisées pour déterminer si ces réponses augmentent réellement la protection et l’immunité contre la maladie pour laquelle les cellules sont entraînées à se défendre. De plus, des tests additionnels sur les manières d’accroître l’efficacité des réponses immunitaires pour accroître l’immunité globale de l’animal individuel aideraient à rendre cette pratique utile sur les fermes.