Les producteurs s'expriment sur le sevrage, le contrôle de la gestation et d'autres sujets 🎙️
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Cet article rĂ©digĂ© par Reynold Bergen, directeur scientifique du BCRC, a Ă©tĂ© publiĂ© Ă l’origine dans le numĂ©ro de septembre 2024 du magazine Canadian Cattlemen et est reproduit sur BeefResearch.ca avec la permission de l’Ă©diteur.
Plus tĂ´t cette annĂ©e, nous vous avons demandĂ© de participer Ă l’EnquĂŞte vache-veau canadienne de l’industrie. Le fait de savoir quelles pratiques de production les producteurs adoptent dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du pays, ainsi que celles qu’ils n’adoptent pas (et pourquoi), nous aide Ă mieux cibler nos efforts de vulgarisation axĂ©s sur les producteurs. Le rapport officiel n’a pas encore Ă©tĂ© publiĂ©, mais voici un avant-goĂ»t de certains rĂ©sultats pertinents pour la saison.

Ce que nous avons fait
600 producteurs (gĂ©rant 95 100 femelles de reproduction) ont rĂ©pondu Ă notre enquĂŞte en ligne entre novembre 2023 et mars 2024. Ils reprĂ©sentent 3 % du cheptel canadien. Ă€ titre de rĂ©fĂ©rence, les sondages nationaux auprès des consommateurs ou de l’Ă©lectorat visent gĂ©nĂ©ralement 1 000 Ă 1 500 rĂ©ponses (environ 0,0025 % de 39 millions de Canadiens).
Ce que nous avons appris
Le sevrage Ă faible stress devient de plus en plus populaire dans le centre et l’est du Canada. Les multiples stress associĂ©s au sevrage affaiblissent le système immunitaire du veau et le rendent plus sensible Ă la grippe bovine. Les veaux sevrĂ©s dans des conditions peu stressantes (par exemple, en deux Ă©tapes, sĂ©parĂ©s par une clĂ´ture ou naturellement) passent moins de temps Ă marcher et Ă beugler, et plus de temps Ă se reposer et Ă manger que les veaux sevrĂ©s brusquement (c’est-Ă -dire « sevrĂ©s dans le camion »). Cela contribue Ă rĂ©duire le risque de grippe bovine. L’enquĂŞte 2023-24 a indiquĂ© que le sevrage Ă faible stress devenait plus courant dans l’Est du Canada (55 Ă 58% des producteurs, selon la rĂ©gion, par rapport Ă 33 Ă 46% dans les EnquĂŞtes vache-veau de l’Atlantique et de l’Ontario de 2017). Le sevrage Ă faible stress a moins changĂ© dans l’Ouest du Canada (44 Ă 54 % des producteurs en 2023-24, selon la province, contre 51 % dans l’EnquĂŞte vache-veau de l’Ouest canadien de 2017). Le temps, la main-d’Ĺ“uvre, les installations, la logistique, la commoditĂ© et le manque d’incitation Ă©conomique sont les principaux obstacles Ă l’adoption du sevrage Ă faible stress.
Le contrĂ´le de la gestation reste stable. Les tests de gestation et la rĂ©forme des vaches non gestantes peuvent aider Ă gĂ©rer les rĂ©serves de fourrage hivernal et les coĂ»ts associĂ©s. Un nombre similaire de producteurs de l’Ouest canadien ont contrĂ´lĂ© la gestation de leurs vaches (50 Ă 70 % contre 62 % en 2017) et de leurs gĂ©nisses (56 Ă 76 % contre 71 % en 2017) malgrĂ© la sĂ©cheresse, les pĂ©nuries d’aliments pour animaux et les prix Ă©levĂ©s du foin. Le contrĂ´le de la gestation est Ă©galement restĂ© stable dans le centre et l’est du Canada pour les vaches (50 Ă 55 % des producteurs contre 49 Ă 66 % en 2017) et les gĂ©nisses (55 Ă 59 % des producteurs contre 47 Ă 64 % en 2017). Un tiers des producteurs qui n’ont pas contrĂ´lĂ© la gestation ont estimĂ© qu’ils Ă©taient en mesure d’identifier visuellement les femelles non gestantes. Un quart ne voyait pas la valeur du contrĂ´le de la gestation parce qu’ils vendaient leurs vaches non gestantes au printemps, lorsque les prix sont gĂ©nĂ©ralement plus Ă©levĂ©s. Cela peut ĂŞtre une stratĂ©gie viable lorsque les approvisionnements en aliments pour animaux en hiver et les conditions du marchĂ© jouent en votre faveur.
De plus en plus de producteurs pratiquent la notation de l’Ă©tat corporel (NEC). La note d’Ă©tat corporel est l’un des prĂ©dicteurs les plus simples et les plus prĂ©cis de la santĂ© des vaches et des performances de reproduction. Dans l’enquĂŞte la plus rĂ©cente, 69 Ă 82% des producteurs de l’Ouest canadien ont dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©valuaient visuellement la NEC, en hausse par rapport Ă 64% en 2017. L’adoption a nettement augmentĂ© dans le centre et l’est du Canada (67 Ă 71 % des producteurs, contre 23 Ă 50 % en 2017). La NEC pratique est restĂ©e beaucoup plus faible dans l’Ouest (5 Ă 19 % des producteurs, contre 13 % en 2017) et dans l’Est du Canada (13 Ă 21 %, contre 0 Ă 26 % en 2017). La prĂ©cision de la NEC visuelle diminue Ă mesure que vous vous Ă©loignez de la vache ou que l’épaisseur du poil augmente. Si elle est dĂ©jĂ dans le couloir de contention pour la vaccination ou le contrĂ´le de la gestation, pourquoi ne pas Ă©tirer la main et sentir ce qui est vraiment lĂ ?
De plus en plus de producteurs utilisent la NEC pour gĂ©rer leurs vaches en consĂ©quence. Nourrir les vaches maigres, plus âgĂ©es et les jeunes gĂ©nisses en croissance sĂ©parĂ©ment des vaches adultes ayant une bonne NEC est un moyen simple de les aider Ă passer l’hiver dans un Ă©tat optimal. Selon l’enquĂŞte la plus rĂ©cente, 75 Ă 84 % des producteurs de l’Ouest ont utilisĂ© la NEC dans leurs dĂ©cisions de gestion des vaches (contre 73 % en 2017). L’adoption parmi les producteurs de l’Est a doublĂ© (60 Ă 70% contre 33% en 2017).
De plus en plus de producteurs procèdent Ă des tests sur les aliments pour animaux. Les tests sur les aliments vous indiquent la teneur en Ă©lĂ©ments nutritifs des aliments que vous avez. Un plus grand nombre de producteurs de l’Ouest canadien (68 Ă 79 % contre 60 % en 2017) et du Centre et de l’Est du Canada (50 Ă 54 % contre 25 Ă 34 % en 2017) dĂ©clarent avoir testĂ© leurs aliments au moins pĂ©riodiquement (mais pas nĂ©cessairement chaque annĂ©e ou plusieurs fois au cours de l’annĂ©e).
De plus en plus de producteurs du centre et de l’est du Canada utilisent les rĂ©sultats de leurs tests sur les aliments pour animaux pour dĂ©velopper des rations. Les rĂ©sultats des tests sur les aliments ne sont utiles que s’ils sont utilisĂ©s pour s’assurer que vos bovins reçoivent la nutrition dont ils ont besoin pour grandir, se (re)reproduire, tomber enceinte, maintenir avec succès une grossesse, et mettre au monde et sevrer un veau en bonne santĂ©. Dans l’Ouest canadien, 84 Ă 98% des producteurs ont utilisĂ© leurs rĂ©sultats de tests sur les aliments pour dĂ©velopper des rations (similaires aux 95% de 2017). Mais 76 Ă 86 % des producteurs du Centre et de l’Est du Canada l’ont fait (contre 29 Ă 79 % en 2017).
Bilan
Le succès vient souvent du fait que l’on fait les bonnes petites choses, et que l’on fait bien les petites choses. Vos fonds provenant du PrĂ©lèvement canadien sur les bovins de boucherie nous permettent de dĂ©velopper des outils scientifiques pour vous aider Ă Ă©valuer si une pratique de production particulière (comme celles Ă©numĂ©rĂ©es ci-dessus) est rentable pour votre exploitation.
Qu’est-ce que cela signifie… pour vous ?
Vous ne contrĂ´lez pas le prix des aliments pour animaux ni celui des veaux, mais vous contrĂ´lez les dĂ©cisions de gestion que vous prenez. Visitez le site www.BeefResearch.ca si vous souhaitez obtenir de plus amples informations sur l’un ou l’autre des sujets abordĂ©s ci-dessus.
Le Beef Cattle Research Council est un organisme sans but lucratif de l’industrie financĂ© par le PrĂ©lèvement canadien sur les bovins de boucherie. Le BCRC s’associe Ă Agriculture et Agroalimentaire Canada, aux groupes provinciaux de l’industrie du bĹ“uf et aux gouvernements pour faire progresser le transfert de recherche et de technologie Ă l’appui de la vision de l’industrie canadienne du bĹ“uf, qui est d’ĂŞtre reconnue comme un fournisseur privilĂ©giĂ© de bĹ“uf, de bovins et de gĂ©nĂ©tique sains et de haute qualitĂ©. Pour en savoir plus sur le BCRC, consultez le site www.BeefResearch.ca.
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