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Microbiome - les petites choses peuvent signifier beaucoup 🎙️

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older red beef calf facing camera in winter

Un « microbiome » est l’ensemble des microbes (bactĂ©ries, champignons, virus et leurs gènes) vivant dans un environnement spĂ©cifique, et la manière dont ils interagissent les uns avec les autres. Les animaux ont plusieurs microbiomes. Il existe un microbiome oral (la bouche et tous les microbes qu’elle contient), ainsi que des microbiomes nasal, respiratoire, du rumen, intestinal, vaginal, rectal et cutanĂ©. Les diffĂ©rents microbiomes interagissent entre eux et avec l’animal hĂ´te.

Les animaux sont dĂ©passĂ©s en nombre par ces locataires microbiens. Je me considère comme un ĂŞtre humain, mais la plus grande partie de mon corps ne l’est pas. Si je pouvais sĂ©parer toutes les cellules de mon corps en un tas de cellules humaines et un tas de cellules microbiennes, le tas de cellules microbiennes serait le plus important. C’est Ă©galement vrai pour vous, et c’est encore plus vrai pour les bovins, car le rumen et les gros intestins sont des cuves de fermentation microbienne gĂ©antes.

Le point clĂ© du « microbiome » est que les microbes et les cellules animales interagissent entre eux et avec l’environnement dans lequel ils se trouvent. Cela est particulièrement Ă©vident lorsque les populations microbiennes sont dĂ©sĂ©quilibrĂ©es. La maladie respiratoire bovine, l’acidose du rumen, le ballonnement et les abcès du foie sont tous des exemples d’un microbiome dĂ©rĂ©glĂ©.

Les changements alimentaires peuvent modifier temporairement les populations microbiennes, mais il est très difficile de modifier de façon permanente un microbiome Ă©tabli. C’est l’une des raisons pour lesquelles tant de probiotiques commerciaux destinĂ©s Ă  « rĂ©parer » ou Ă  amĂ©liorer le microbiome doivent ĂŞtre administrĂ©s en continu (et donnent des rĂ©sultats irrĂ©guliers).

Il pourrait ĂŞtre plus efficace d’intervenir tĂ´t dans la vie, alors que les diffĂ©rents microbes sont encore en train de s’organiser. C’est lĂ  que se concentre actuellement une grande partie de la recherche sur le microbiome.

Nilusha Malmuthuge (Centre de recherches de Lethbridge d’Agriculture et Agroalimentaire Canada) et Leluo Guan (UniversitĂ© de la Colombie-Britannique) ont rĂ©cemment fait le point sur l’Ă©tat de la science du microbiome bovin (Impact of maternal health and nutrition on the microbiome and immune development in neonatal calvesdoi.org/10.3168/jds.2024-24835).

Ce qu’ils ont fait

Ils ont examinĂ© et rĂ©sumĂ© les publications scientifiques sur le dĂ©veloppement du microbiome chez l’humain, les animaux de laboratoire et le bĂ©tail. Il existe sans doute des diffĂ©rences entre les espèces, mais il y a aussi des principes communs qui s’appliquent aux diffĂ©rentes espèces.

Ce qu’ils ont appris

Le microbiome commence à se développer bien plus tôt que je ne le pensais.

La petite enfance : Des recherches comparant la progĂ©niture de souris ayant un microbiome normal Ă  la progĂ©niture de souris dĂ©pourvues de germes ont montrĂ© que le dĂ©veloppement normal du système immunitaire dĂ©pend de la colonisation prĂ©coce du microbiome. Les veaux nouveau-nĂ©s sont Ă©videmment exposĂ©s Ă  une vaste gamme de microbes provenant Ă  la fois de la mère (pis et colostrum) et de l’environnement dans lequel ils sont nĂ©s. Au cours des premières heures de vie, le colostrum contourne le rumen du veau et se rend directement dans l’intestin grĂŞle. La paroi intestinale comporte de nombreuses cellules spĂ©cialisĂ©es. Certaines de ces cellules spĂ©cialisĂ©es absorbent les anticorps maternels du colostrum qui protègent le veau contre les maladies. D’autres cellules fournissent des sites oĂą les microbes peuvent commencer Ă  coloniser. Ces microbes semblent aider le veau Ă  absorber les anticorps maternels. Comme dans les Ă©tudes sur les souris, il semble que les microbes et le système immunitaire du veau influencent chacun le dĂ©veloppement de l’autre. On ne sait pas exactement comment cela se produit, mais il semble probable que l’environnement du vĂŞlage (par exemple, pâturage ouvert ou Ă©table), la saison (par exemple, sol gelĂ© ou boue) et les conditions de l’enclos (sol boueux ou sol sec ou bien garni de litière) influencent la façon dont le microbiome et l’immunitĂ© se dĂ©veloppent dans l’intestin et les voies respiratoires du veau.

Le vĂŞlage influence le microbiome. Lors de vĂŞlages normaux, les microbiomes buccal et respiratoire sont « ensemencĂ©s » lorsque le veau passe par le canal de naissance. Mais les vĂŞlages difficiles peuvent causer encore plus de problèmes que ce que nous savions dĂ©jĂ . Chez l’humain, un accouchement prolongĂ© augmente la probabilitĂ© de troubles liĂ©s au microbiome chez la progĂ©niture. Ces troubles comprennent les allergies, l’asthme, l’autisme, les cancers colorectaux, le diabète, l’eczĂ©ma, les maladies inflammatoires de l’intestin et l’obĂ©sitĂ©. L’avenir nous dira si les problèmes de vĂŞlage prĂ©disposent les veaux Ă  des maladies telles que la diarrhĂ©e, les troubles de la reproduction, la grippe bovine ou les abcès du foie.

Nutrition des vaches gestantes : Les fondements d’un microbiome sain commencent bien avant la naissance. Chez l’humain, des Ă©tudes ont montrĂ© que les niveaux de graisse, de fruits, d’huiles vĂ©gĂ©tales et d’acides gras alimentaires spĂ©cifiques consommĂ©s par la mère pendant la grossesse peuvent avoir un impact sur le système immunitaire, le microbiome et les rĂ©sultats sur la santĂ© (en particulier les allergies) de leurs enfants. Chez les vaches gestantes, la recherche a montrĂ© que le programme de vitamines et de minĂ©raux peut influencer la taille et la composition du microbiome intestinal que le veau dĂ©veloppe après la naissance, possiblement en influençant les microbes prĂ©sents dans le colostrum. L’alimentation de la vache gestante peut Ă©galement avoir un impact sur la façon dont le système immunitaire du veau rĂ©agit aux vaccins avant et après le sevrage.

En bref

Restez branchés. Les recherches en cours permettront de déterminer si des changements mesurables dans la composition du microbiome du veau nouveau-né ont des répercussions pratiques et économiques significatives sur la santé, la croissance et la fertilité à long terme du veau.

newborn red calf in straw

Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Pendant que nous attendons ces rĂ©ponses, utilisez ce que vous savez dĂ©jĂ . Accordez une attention particulière Ă  votre programme d’alimentation hivernale et Ă  la note d’Ă©tat corporel des vaches. Ces choses aideront le veau fĹ“tal Ă  se dĂ©velopper normalement, rĂ©duiront les risques de difficultĂ©s de vĂŞlage, produiront un colostrum nutritif contenant beaucoup d’anticorps. Tout cela contribuera Ă  donner aux veaux un bon dĂ©part dans la vie. Certains veaux auront nĂ©anmoins besoin d’aide. Plus de la moitiĂ© des dĂ©cès de veaux avant le sevrage surviennent dans les 24 premières heures de vie. Les ressources 911 pour veaux du BCRC peuvent vous aider Ă  aider les veaux en dĂ©tresse Ă  traverser cette pĂ©riode critique. ConsidĂ©rant les prix actuels, le temps passĂ© Ă  trouver et Ă  sauver quelques veaux supplĂ©mentaires vaut probablement l’effort (mĂŞme s’ils ne feront peut-ĂŞtre pas des remplaçants de qualitĂ©).

Le Beef Cattle Research Council est une organisation industrielle Ă  but non lucratif financĂ©e par le PrĂ©lèvement canadien sur les bovins de boucherie. Le BCRC s’associe Ă  Agriculture et Agroalimentaire Canada, aux groupes provinciaux de l’industrie du bĹ“uf et aux gouvernements pour faire progresser le transfert de recherche et de technologie Ă  l’appui de la vision de l’industrie canadienne du bĹ“uf, qui est d’être reconnue comme un fournisseur privilĂ©giĂ© de bĹ“uf, de bovins et de gĂ©nĂ©tique sains et de haute qualitĂ©. Pour en savoir plus sur le BCRC, consultez le site  www.beefresearch.ca.


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